Lettre d'Hortense de Beauharnais à son frère Eugène
16 juillet 1805 , Saint-Amand
Il y a quelques jours que je suis aux boues de Saint-Amand, mon cher Eugène ; c'est un pays bien triste ; je n'ai avec moi que Mlle Cochelet et Mlle de Mornay, qui est sous-gouvernante. J'espère qu'Adèle viendra bientôt, mais, comme l'Impératrice est de retour, j'ai bien peur qu'Eglé aille tout droit à Paris et peut-être à Plombières avec maman.
Le général Belliard doit venir prendre les boues ici ; dis-moi franchement ce que tu penses de lui, car je sais qu'il pense un peu à Adèle, quoiqu'il lui ait beaucoup déplu l'hiver dernier. J'espère qu'en le voyant de plus près, elle se déciderait peut-être à l'épouser. Il est temps du moins qu'elle se marie ; j'avais pensé au général Bertrand, mais je ne sais pas quelles sont ses intentions.
L'Empereur a écrit hier à Louis ; il le charge de me dire que tu te portes bien, que tu travailles beaucoup, mais qu'il faut que je t'écrive des lettres gaies et non pas tristes. Est-ce qu'il aurait vu mes lettres ? Dis-moi, je t'en prie, pourquoi il m'a fait dire cela.
Je voudrais aussi te recommander ce pauvre M. Beaufond qui est bien malheureux. Louis lui donnait trois mille francs par an, mais c'était bien peu pour vivre à Paris avec son petit ménage ; si tu pouvais lui faire avoir une petite place, soit même de concierge, dans une des maisons royales, avec les mêmes appointements et logé il serait fort heureux.
Adieu, mon cher Eugène ; malgré tes grandes occupations, tâche, je te prie, de trouver un petit moment pour m'écrire.
Donne-moi un peu le détail de ta journée ; quand je penserai à toi, que je saches au moins où tu te trouves.
Hortense
P.S. Napoléon t'embrasse
charles-de-flahaut.fr/lettres/Hortense/
16 juillet 1805 , Saint-Amand
Il y a quelques jours que je suis aux boues de Saint-Amand, mon cher Eugène ; c'est un pays bien triste ; je n'ai avec moi que Mlle Cochelet et Mlle de Mornay, qui est sous-gouvernante. J'espère qu'Adèle viendra bientôt, mais, comme l'Impératrice est de retour, j'ai bien peur qu'Eglé aille tout droit à Paris et peut-être à Plombières avec maman.
Le général Belliard doit venir prendre les boues ici ; dis-moi franchement ce que tu penses de lui, car je sais qu'il pense un peu à Adèle, quoiqu'il lui ait beaucoup déplu l'hiver dernier. J'espère qu'en le voyant de plus près, elle se déciderait peut-être à l'épouser. Il est temps du moins qu'elle se marie ; j'avais pensé au général Bertrand, mais je ne sais pas quelles sont ses intentions.
L'Empereur a écrit hier à Louis ; il le charge de me dire que tu te portes bien, que tu travailles beaucoup, mais qu'il faut que je t'écrive des lettres gaies et non pas tristes. Est-ce qu'il aurait vu mes lettres ? Dis-moi, je t'en prie, pourquoi il m'a fait dire cela.
Je voudrais aussi te recommander ce pauvre M. Beaufond qui est bien malheureux. Louis lui donnait trois mille francs par an, mais c'était bien peu pour vivre à Paris avec son petit ménage ; si tu pouvais lui faire avoir une petite place, soit même de concierge, dans une des maisons royales, avec les mêmes appointements et logé il serait fort heureux.
Adieu, mon cher Eugène ; malgré tes grandes occupations, tâche, je te prie, de trouver un petit moment pour m'écrire.
Donne-moi un peu le détail de ta journée ; quand je penserai à toi, que je saches au moins où tu te trouves.
Hortense
P.S. Napoléon t'embrasse
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